DARWIN : CÉLÉBRATION DE LA CULTURE URBAINE À BORDEAUX

Bordeaux, rive gauche : avec ses agréables quais fleuris, ses façades historiques bien entretenues et ses belles boutiques, c’est la partie la plus touristique de la ville.
Bordeaux, rive droite : moins fréquenté, ce côté de la ville en plein développement est animé par Darwin, un projet unique de réhabilitation de l’ancienne caserne Niel. Et c’est de ce haut-lieu du street art (mais pas que) dont je vous parle dans cet article. C’est parti !

 

DARWIN, UN ÉCO-PROJET AMBITIEUX

Tout commence dans une ancienne caserne militaire, quai des Queyries, en face aux Chartrons. Réhabilitée en 2014, les militaires ayant quitté les lieux en 2005, la caserne Niel laisse place à un ensemble de projets orientés sur l’humain et le développement durable. Innovant et vivant, l’écosystème Darwin est né.

Lieu d’expositions et d’événements, jardin partagé, skate park gigantesque, espace coworking pour start-ups et associations, bric à brac Emmaüs, épicerie bio et locale, restaurant… Le projet Darwin est un peu tout ça à la fois, sur plus de 3 hectares. Et ce qui est remarquable, c’est que cette nouvelle terre d’expression alternative résiste aux promoteurs immobiliers environnants.

Tel un hommage au célèbre naturaliste, Darwin a permis de faire évoluer cet ancien site en un vrai lieu de vie. Ici on célèbre la culture urbaine sous toutes ses formes. Et aujourd’hui, je vous parle street art. Souvent utilisé comme art de transition avant la réfection ou la démolition d’un bâtiment (comme le Lab 14 à Paris par exemple), le street art chez Darwin a été pensé comme un projet durable et évolutif.

 

 

DU STREET ART MADE IN BORDEAUX

En arrivant à la caserne Niel, j’ai été impressionné par l’immensité des lieux. Les façades sont recouvertes de grandes fresques (les artistes ont pu se faire plaisir), tandis qu’à l’intérieur des hangars on trouve des oeuvres de différentes tailles et de différents styles. Illustration, calligraffiti, pochoir… Le mélange des genres est réussi !

 

Le street art reste un art éphémère et certaines fresques que je vous montre aujourd’hui seront peut-être recouvertes par d’autres oeuvres demain. L’évolution fait partie de l’esprit créatif. Un peu dans la même idée que la Demeure du chaos près de Lyon.

Pour appréhender le site, il n’y a pas de parcours défini. J’ai bien aimé déambuler au hasard dans les grandes allées, puis m’écarter un peu pour explorer les différents hangars. C’est ce que je vous conseille. Chaque mur, chaque recoin cache des pépites, c’est un vrai terrain de jeu pour les artistes !

 

Alors qui faut-il voir à Darwin ? Seeya graffiti, Darry Perier, Dourone, Goin, Jeff Soto, Zarb (l’ours polaire à côté des Grands Moulins de Paris, c’est de lui)… J’avoue ne pas les connaître et c’était justement plaisant de découvrir leur travail. Durant ma visite, j’ai particulièrement été interpellé par les oeuvres de 5 street artistes.

Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé les personnages colorés d’Alber V Times. Travaillés en relief, ses gros plans sur les visages accentuent les expressions. On les trouve un peu partout à la caserne, et même dans le centre-ville de Bordeaux.

En contournant les hangars par la gauche au niveau du potager urbain, j’ai été scotché par le caméléon de GZ. Un animal hybride très réussi !

Plus loin, j’ai été captivé par le regard inquiet d’une jeune femme entourée de fleurs. Il m’a rappelé une affiche de film, à mi chemin entre Scream et le Silence des agneaux. Cette fresque intrigante est le travail de Derf Mr Guilty.

Dans un autre style, le Mimil (renard personnifié) de David Selor raconte des scènes de vie ou fait passer des messages sur fond de poésie. Très onirique !

Pour finir, j’ai été envoûté par les grandes arabesques fraîches et pétillantes de Raphaël Lanzani.

 

 

UN DRUGSTORE BIO ET LOCAL

Et il n’y a pas que le street art qui est made in Bordeaux. A l’entrée de la caserne, le magasin général est un gigantesque store bio dans lequel on trouve des produits locaux. Des plus classiques (fruits et légumes de la région, produits en vrac, cosmétiques sans substances chimiques, vins et spiritueux) aux plus originaux (bières artisanales Darwin beer, gâteaux apéro à base d’insectes…). Dans cette épicerie bio, on y trouve aussi un espace boulangerie, fromagerie et charcuterie.

« Mangez bio, mangez local, mangez magasin général ». C’est aussi un bistrot – réfectoire où les Bordelais branchés viennent bruncher le dimanche. Les autres jours de la semaine, le restaurant propose des rations du jour (clin d’oeil aux militaires), une cuisine simple mais locale. On y vient aussi pour déguster un café torréfié sur place (l’Alchimiste Café, que vous pouvez aussi retrouver en ville, près de la Porte Dijeaux) ou pour participer à des ateliers éphémères (massage, nutrition, beauté, création…).

Alors, conquis par Darwin ?

Et pour revenir à Bordeaux rive gauche, jetez un coup d’oeil à mon city guide gourmand ! Vous y trouverez mes bonnes adresses bordelaises pour croquer des canelés, pasteis de nata, noisettines, glaces, chocolat, pâtisseries, burgers…