Le pixel ? Oui, cet ensemble de petits carrés qui constituent une image numérique. A la manière de Roy Lichtenstein qui s’amusait avec la trame d’imprimerie pour créer ses toiles en maillage de points, certains street artistes s’amusent avec les pixels pour créer de drôles de mosaïques urbaines.
Et l’un des premiers à avoir développé le mouvement du pixel art dans la rue, c’est Invader dans les années 2000. Aujourd’hui, d’autres ont suivi avec leur propre style. Dans cet article, je vous présente 3 pixel artistes et une carte qui répertorie leurs mosaïques à Lyon. C’est parti !
INVADER : LE PRÉCURSEUR DU PIXEL ART
En près de 20 ans, (Space) Invader est devenu un artiste incontournable en France comme à l’étranger. Avec ses mosaïques, il a su créer un vrai terrain de jeu dans la rue. Son style ? Les space invaders. En les plaçant au-dessus des plaques de rue, il les sort de leur contexte virtuel pour les libérer dans la vie réelle.
Fidèles à leur mission, les space invaders envahissent l’espace, parfois même sous l’eau (au large de Cancun), comme j’avais pu voir à l‘exposition « Hello my game is » au Musée en herbe en 2017. Si l’artiste a commencé à travailler avec des space invaders, il a fait évoluer son style avec d’autres personnages : Dr House, Homer Simpson, Peter Pan, Panthère rose…
Sur son site, il se définit comme un Artiste Vivant Non Identifié (AVNI). Dans chaque ville qu’il envahit, il pose entre 20 et 50 œuvres en moyenne. Armé de ciment et de colle, il arpente les rues du monde entier pour installer ses personnages pixelisés. Il créé ainsi la surprise et réveille la nostalgie de la génération Y.
Et surtout en téléchargeant l’appli Flash Invaders. La mission ? Récolter un max de points en flashant les invaders dans la rue, et remonter dans le classement parmi les plus de 7800 joueurs ! 1264 oeuvres sont à trouver à Paris et 48 à Lyon. De mon côté, je ne suis qu’un petit joueur avec 12 à Lyon et 69 à Paris. Mais à chaque fois que je passe dans la capitale, je ne manque pas de partir à la chasse avec mes amis.
Alors voici quelques mosaïques d’Invader à Lyon, saurez-vous les retrouver ?
IN THE WOUP : LE GEEK LYONNAIS
Personnages de films, de dessins animés, superhéros ou personnages emblématiques de jeux videos, In The Woup aime le pixel. Son style ? D’Iron Man à Picsou en passant par Mario et Gizmo, ce geek passionné s’amuse autant à créer des mosaïques illustrées qu’à les poser dans la rue.
Pour donner vie à ses héros sous un autre jour, il ne se limite pas aux mosaïques. Il créé aussi des illustrations, des pochoirs, du paper art et des dessins. Dans son livre ONCE UPON A GEEK, on y découvre le quotidien des héros de Game of Thrones, Harry Potter, Les Goonies, Batman etc.
Il m’a gentiment répondu à quelques questions :
Alors pourquoi le street art ? Ce qui m’a motivé à l’origine, c’est la liberté qu’offre le street art. On crée comme on veut, ce que l’on veut pour ensuite placer son œuvre où l’on veut ! Juste parfait. Je fais du street art depuis 15 ans environ, mais beaucoup plus ces dernières années. J’ai commencé par le pochoir et maintenant principalement des mosaïques.
D’où vient ton nom ? Mon nom vient du dossier où je rangeais mes archives street art tout simplement. A l’origine, je n’avais pas de nom, puis mes collègues de Nancy m’ont poussé à en trouver un. IN THE WOUP était né !
Quelles sont tes étapes de création ? Je sélectionne l’un de mes 144 Mario, je réalise sa tête (NDLR : dont des croisements amusants avec d’autres personnages dans sa série MARIO WORLDZ : Mario Batman, Mario Astérix, Mario R2D2…), puis je me promène dans Lyon (ou autre) afin de trouver l’endroit qui la mettra en valeur : type de mur, aspect de la rue, lieu passant de préférence. Pas mal de nouvelles mosaïques prochainement dans Lyon 2ème et Lyon 5ème !
Avec quelle matière travailles-tu ? Le carrelage est la base de mon travail. Je peins chaque carreau et assemble mes mosaïques avant de les coller dans la rue. C’est un travail long, car il y a des temps de séchage à respecter, mais j’apprécie passer ces moments dans mon atelier en musique.
Tes relations avec la police et la ville ? Nous sommes en bons termes et la municipalité doit apprécier mes oeuvres, car elle ne les retire pas. Mieux, elle nettoie autour ! Je n’ai pas la raison officielle, mais j’apprécie le geste.
Des projets à venir ? Mes futurs projets… Finaliser le site web, réaliser ma première façade d’immeuble à Lyon d’ici la fin d’année (négociations en cours), et je planche sur une série de dessins grand format ainsi que sur des toiles mélangeant plusieurs techniques dont le pochoir… La série s’appellera « KINGS », du moins pour l’instant.
Quelques œuvres d’In The Woup à retrouver dans les rues de Lyon :
MIFAMOSA : LE PETIT NOUVEAU
Derrière ce nom mystérieux se cache un acronyme : Mifamosa s’est fixé pour mission d’amuser les familles (mifa) avec ses mosaïques (mosa). Et c’est dans sa ville d’adoption, Orléans, qu’il a commencé à développer sa technique depuis 1 an. Son style ? Des œuvres humoristiques composées d’émaux de Briare, qu’il contextualise avec nos plaques de rues.
Super sympa, Mifamosa a pris le temps de m’accorder cette petite interview (merci encore !) :
Quelle est ta motivation à faire du street art ? Passer un bon moment entre potes a toujours était une bonne motivation pour prendre les bombes aérosol ou les illustrations de rue.
Quelles sont tes étapes de création ? Mes idées viennent assez spontanément. Je prends ensuite mes carreaux, les assemble entre eux et les solidifient avec du ciment. La pose se passe généralement de nuit, accompagné de mes acolytes, mon échelle et de la colle. Sur place, une quinzaine de minutes suffisent à mettre en place les illustrations.
Comment se passent tes recherches ? Selon les villes, la recherche des rues se fait différemment. En ce qui concerne Orléans et son agglo, je peux aller sur place et observer. Pour les autres villes, je remercie Google Maps. Et lors de la pose, j’en profite pour en repérer de nouvelles.
La police et les municipalités te laissent facilement faire ? La police et les municipalités ne m’ont toujours pas tenu l’échelle pendant que j’illustrais leurs rues, mais ils ont le mérite de me laisser faire et de ne pas les retirer.
Quels sont tes futurs projets ? Une exposition devrait se mettre en place fin septembre dans l’agglo Orléanaise avec des artistes du coin.
Au-delà d’Orléans, il a répandu son second degré dans d’autres villes dont Lyon. Comme tout street artist qui tient à son anonymat, il a posé ses 8 oeuvres lyonnaises discrètement de nuit. Mosaïque de frites dans le Boulevard des Belges, Drapeau anglais sur l’Avenue de Grande-Bretagne… Retrouvez les 8 illustrations de Mifamosa dans la carte interactive en fin d’article 🙂
LA CARTE DU PARCOURS EN PIXELS
Et maintenant, retrouvez facilement ces 3 street artistes à Lyon grâce à cette carte interactive, qui vous indique précisément où voir leurs œuvres. Avec en bleu les space invaders d’Invader, en violet les mosaïques de Mifamosa et en orange les personnages geek d’In The woup.
Vous avez trouvé d’autres mosaïques à Lyon ? Laissez-moi un petit commentaire ci-dessous ou sur Facebook 🙂
Et si vous appréciez le pixel, vous aimerez certainement le travail d’Ememem sur les trottoirs !
8 comments
Petit space invader pas encore sur la carte, a l’angle du quai St Vincent et de la passerelle de l’Homme de la Roche
Merci beaucoup, je note ça pour une prochaine balade dans le secteur 🙂
Il y en a un oràge sur fond bleu-violet sur la place de la trinité juste en face du the smoking dog pub, juste entre deux batiments je suis venue ici parce que je ne sais pas vraiment ce qu’il represente
Tout à fait, merci, c’est un Invader
Il y a un palais en flamme rue du palais grillet, juste au dessus de la plaque de rue.
tout à fait, il est de Mifamosa
Îl y a une mosaïque de supermario au 210, rue Mérieux que l’on voit d’ailleurs sur Google maps. Si je me fie à votre article, ce serait l’artiste de nom de scène In the woop.
Ah oui merci beaucoup, très mignon ce Mario d’In The Woup en effet