LA BASTIDE : DÎNER CHIC À LA CAMPAGNE

Avant l’ouverture de la Bastide à Collonges au Mont d’Or en mai 2018, c’était le restaurant Comme en Provence qui nous régalait avec une cuisine traditionnelle et copieuse. Depuis, la Bastide a repris les rennes avec une cuisine généreuse et une mise en scène plus contemporaine.

Derrière ce nom se cachent les gastronomistes, un trio composé de Karine Bernachon, Fabien Chalard et Julien Géliot. Ensemble, ils sont à la tête de plusieurs établissements à Lyon dont la Bastide, Pléthore et Balthazar, le Fer à cheval dans les Halles Bocuse ou encore Léon de Lyon.

 

UNE BASTIDE CHARNELLE

Quand on arrive sur place, on ne peut pas rester indifférent au jardin extérieur. La large terrasse avec palmiers, oliviers, cyprès, fontaine au centre de la place et bar extérieur invitent à s’installer pour lézarder. Mais comme j’y suis allé en plein mois de décembre avec mes collègues pour notre repas de fin d’année, c’est plutôt à l’intérieur près de l’immense cheminée où grille la viande que je vous emmène maintenant.

Dans la grande maison bourgeoise, l’accueil est bordé d’oeuvres d’art modernes, d’un mur géant vitré avec de bonnes bouteilles et un éclairage tamisé. Dans la grande salle du restaurant, la moquette façon peau de léopard et l’immense tableau en verre revisitant la Cène (ambiance coquine avec poses suggestives) ainsi que la banquette en velours rouge donnent une ambiance romantique voire érotique. Inattendu, mais efficace pour casser les codes de cette maison bourgeoise.

Un autre mur de bouteilles sépare la salle du restaurant d’un bar à cocktails très cosy : dans cet espace avec fauteuils en velours confortables, le barman propose 15 cocktails à la carte ainsi qu’une belle sélection de vins, bières et liqueurs. Si l’ambiance est feutrée à l’intérieur, cet espace donne accès à la belle terrasse pour siroter son verre, été comme hiver (parasol chauffant inclus).

 

UNE CUISINE GÉNÉREUSE MAIS PLUS SAGE

Compte tenu de l’ambiance érotique et décalée qui règne dans cette grande maison de campagne, on s’attend à ce que la cuisine le soit aussi. Au menu ce soir-là : velouté de butternut, morceaux de châtaignes, ciboulette et émulsion au lard. Même si cette entrée est réussie, je l’attendais un peu moins copieuse et un poil plus surprenante (avec une chips de lard pour avoir du croustillant ?). De son côté, le fond d’artichaut et sa garniture à la mousse de foie gras a déçu : foie gras peu prononcé et présentation très simple.

La suite s’est avérée plus épatante. Servi dans un beau bol Pomax, mon dos de cabillaud exotique était parfaitement cuit. Surmonté d’une chips de riz saupoudrée de piment d’Espelette, la belle pièce de poisson était cuisinée avec des petits morceaux d’ananas, de mangue, et arrosée d’une sympathique sauce au lait de coco, passion et safran. Un vrai voyage gustatif ! A contrario, le suprême de volaille façon albufera et ses légumes au pot n’a pas fait l’unanimité parmi mes collègues. Trop simple et un peu sec.

Pour le dessert, pas de choix dans le menu (6 choix à la carte sinon), il faut faire confiance au chef pâtissier. Ce soir-là, il nous a préparé un Mont Blanc exceptionnel : socle moelleux aux noisettes, crème vanillée, crème de marron délicatement parfumée au whisky, copeaux de meringue légers, sauce lait d’amandes et boule de glace aux marrons. Gourmand à souhait, je me suis régalé !

 

LE MOT DE LA FIN

Si le cadre est exceptionnel, la cuisine semble être inégale selon les choix, surtout au regard des prix pratiqués. Mais si je m’en tiens à ce que j’ai mangé, j’ai bien apprécié l’ensemble du dîner 🙂
Et vous, qu’en pensez-vous ?