C’est la première fois que je mets les pieds au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation. Contrairement à ce que je pensais, l’endroit n’est pas glauque, malgré son passé chargé (ancien siège de la Gestapo à Lyon). C’est un lieu d’histoire et de vie, rythmé par des événements et des expositions.
En ce moment, le street art fait le mur ! En écho au 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, le CHRD a ouvert ses portes à des street artistes pour livrer leur vision sur les murs qui nous entourent. Une expo très intéressante où je vous emmène maintenant !
6 ARTISTES LYONNAIS APPORTENT LEUR PIERRE À L’ÉDIFICE
Sous l’orchestration artistique de Cart’1, l’un des organisateurs du festival Peinture fraîche, Agrume, Petite Poissone, Big Ben, By Dav’, Oak oak et Droit dans le mur by CAJ se sont regroupés pour nous faire réfléchir sur le concept du mur. Comme ils l’expliquent dans le film au sous-sol, les murs peuvent aussi bien servir à se protéger qu’à s’exprimer. Après la chute du mur de Berlin, plusieurs artistes ont d’ailleurs graffé sur les morceaux de mur restants. Tout un symbole.
Pour dénoncer l’aberration de construire des murs entre les Hommes, les artistes n’y vont pas avec le dos de la truelle. Petite Poissone dissémine sa poésie corrosive avec des citations percutantes, tandis qu’Oak oak détourne avec légèreté le mobilier urbain. De leur côté, les personnages d’Agrume se retrouvent prisonniers d’un mur de barbelés, alors que ceux de Droit dans le mur foncent dans le dur.
Enfin, pendant que By Dav ridiculise le président américain en Donald (Duck) Slump et réinterprète le radeau de la Méduse avec humour noir (des migrants accueillis par un mur), Big Ben dresse le portrait d’un personnage marquant de l’histoire et le fait sourire avec l’expression du Joker pour le rendre encore plus machiavélique…
Si cette exposition temporaire n’est pas très grande, chaque oeuvre est une brique solide qui donne à réfléchir sur le passé mais aussi et surtout sur la terrible actualité. Pour cela, l’espace réservé à chaque création est bien pensé. Loin d’être collés les uns aux autres, chaque artiste a son espace d’expression. Comme s’ils avaient réussi à pousser les murs finalement.
UNE EXPO STREET ART PARTICIPATIVE
Autre intérêt de l’expo, la réalité augmentée. Si vous ne passez pas par la case vestiaire, pensez à demander un smartphone dédié à l’expo. Car pour certaines œuvres au sous-sol, un marqueur rouge au sol indique où se placer face à l’oeuvre pour lui donner vie. Placez l’écran face à l’oeuvre et une animation apparaît. J’ai bien aimé ce principe qui rend les œuvres encore plus impactantes.
Il est également possible de participer activement à cette exposition street art. Sur une machine à écrire mise à disposition par Petite Poissone, chacun peut ainsi taper le message de son choix et l’accrocher sur les encadrements prévus. De quoi créer un mur de messages. Il y a aussi des ateliers pour tous : réalisation d’un tableau collaboratif, performances live, initiation au graff et à la culture urbaine… A voir jusqu’au 26 janvier 2020.
La chute des murs
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
Site web
14 avenue Berthelot – 69007 Lyon
Ouvert du mercredi au dimanche 10h-18h, du 8 novembre 2019 au 26 janvier 2020
Tél : 04 72 73 99 00Entrée 6 €
4 comments
merci de nous avoir fait découvrir cette exposition ! pas mal la réalité augmentée, j’aime beaucoup ce principe, ça apporte un « plus » à ce qu’on voit, c’est clair !
oui tout à fait, ça prolonge l’oeuvre pour en dire davantage, c’est ludique 😉
Elle avait l’air très intéressante cette exposition ! J’aime beaucoup les oeuvres de street art engagées. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de visiter l’exposition permanent du CHRD mais elle est hyper intéressante également
C’était la première fois que je mettais les pieds au CHRD, je compte bien y retourner, c’est immense !