Rassurez-vous, l’arsenic dont il est question maintenant n’a rien de dangereux. Car au restaurant l’Arsenic, on vient apprécier l’art scénique de jeunes talents formés par Christian Tetedoie. Une pépinière qui sert de tremplin aux chefs pour lancer leur propre carrière. Un peu comme la Commune, mais dans un autre style.
En ce moment c’est le nantais Alexandre Delteil qui officie en cuisine, avec sa compagne Suzanne Dahine en salle. Tous deux se complètent théâtralement en proposant une nouvelle partition de plats chaque semaine. Et c’est rue Pierre Corneille que la pièce se joue. Passé le rideau épais en entrant, place à une scène de bistrot chic, avec un accueil chaleureux. La suite se passe à table…
ARSENIC, ACTE 1
C’est dans le cadre de l’événement La table des chefs que j’ai découvert ce restaurant top à Lyon 3. Avec les bons vins de l’AOC Grignan-les-Adhémar pour sublimer une carte courte et de saison, comprenant 2 choix d’entrée, 2 choix de plats et 2 choix de desserts.
Et dès l’entrée j’ai été conquis avec un simple œuf ! Son crémeux coulant se faufilait au milieu d’une émulsion de lard, de lentilles cuisinées et parsemées d’un crumble de lard et de pickles de carotte. Et le Viognier sec et léger (cuvée Demois’elle 2020) contrebalançait bien les saveurs salées de cette entrée en matière.
Pour le plat j’ai été bluffé par le ketchup de betterave qui créait un lien gourmand avec les morceaux de bœuf bien tendres, la betterave rôtie et les épinards. Une merveilleuse composition, sublimée par un rouge aromatique 50 % syrah et 50 % grenache (Terre d’épices) qui m’a bien plu aussi.
Et clou du spectacle, la gourmandise était à son comble avec un brownie super fondant aux cacahuètes. Accompagné d’une mousse légère au chocolat au lait Azelia Valrhona, amandes croquantes caramélisées, confiture de lait et sorbet de fromage blanc, c’était l’extase ! Cerise sur le gâteau, une bouchée fondante de gâteau nantais, clin d’œil aux origines du chef, vient clore le dej. Pour couronner le tout, le service est souriant et efficace, en une heure top chrono.
Côté prix, comptez 26 € la formule entrée-plat-dessert le midi qui se renouvèle chaque semaine selon l’inspiration du chef et la saison. Le soir, l’équipe pousse le bouchon plus loin avec des plats encore plus inventifs, avec une formule à 38 € (52 € en menu dégustation avec 2 entrées, 2 plats et 2 desserts).
ARSENIC, ACTE 2
Conquis par cette bonne adresse lyonnaise, j’y suis revenu pour apprécier d’autres plats du chef. Au programme ce jour-là, une balade chic à la campagne. Ce que j’aime bien à l’Arsenic, c’est le positionnement du chef, qui modernise des légumes oubliés et sublime des pièces de viande a priori peu nobles.
A la manière de cette très bonne entrée. Une ballotine fondante de volaille à l’asperge et crème de foie, relevée par une sauce à l’oseille, de graines de moutarde et un nid d’herbes fraîches. Visuellement et gustativement réussie !
A suivre, un œuf parfait à dénicher sous des pétales de pomme de terre croustillantes et de topinambours fondants, au milieu d’une émulsion et d’une crème de champignons. Là aussi, j’ai été charmé par ce délicieux mélange bien travaillé !
Et pour le dessert, en tant que grand amateur de flan, je n’ai pas hésité longtemps. Sur un lit de pâte au cacao, le flan crémeux tout chocolat m’a étonné par son mélange des textures. Onctueux, fondant, croquant. Encore une belle alchimie de l’entrée au dessert ! J’ai déjà hâte d’y retourner : vous connaissez ce restaurant bistronomique près de la place Guichard ?
L’Arsenic restaurant
132 rue Pierre Corneille – 69003 Lyon
Menu déjeuner à 26 € – Menu dîner à partir de 38 €