Si PY rappelle phonétiquement d’anciens cours de maths, la formule de cet acronyme est plus sympathique. Ce nom correspond aux initiales de Yuko Matsumoto et de Pierre Mercier, le couple de restaurateurs à la tête de cette nouvelle adresse semi-gastronomique du 6è. C’est à la Croix-Rousse que j’aimais beaucoup aller dans leur précédent restaurant Saveurs de Py. Après presque 2 ans de repos, le duo est de retour avec une cuisine toujours aussi inventive. Retour aux sources !
UN CADRE ÉLÉGANT ET ACCUEILLANT
Dès l’entrée chez PY, j’ai retrouvé le chaleureux accueil de Yuko et sa nouvelle équipe. Dans un décor zen d’inspiration japonisante avec une certaine sobriété qui donne toute l’élégance à la salle, les tables y sont dressées avec de la vaisselle chic et des bouquets de fleurs pour donner une note de couleur. Pas de nappe blanche ni d’artifices superflus, mais du mobilier noble.
Je ne connais pas le restaurant qu’il y avait avant à cette adresse, mais tout l’enjeu était de séduire une clientèle d’habitués du quartier après 25 ans de service. Alors comme la salle était bien remplie ce soir-là, on peut estimer que le pari est réussi ! Je vous conseille donc de réserver. Et vous allez mieux comprendre pourquoi en passant au menu qui suit…
UNE MISE EN BOUCHE QUI ÉMOUSTILLE LES PAPILLES
En allant chez PY, je me faisais une joie de pouvoir siroter à nouveau un délicieux Umeshu, ce vin de prune du Japon liquoreux et bien fruité. Un apéritif signature qui se décline désormais aussi en cocktail (avec vin pétillant et citron vert). Pour les amateurs, d’autres spécialités japonaises figurent aussi à la carte, comme du whisky, de la bière et du rhum.
Pour accompagner l’apéritif, une mise en bouche aux accents du sud : verrine d’anchois sur lit de brunoise de légumes marinés. Rafraîchissant. Puis une deuxième mise en bouche est arrivée (petite surprise de la patronne) : anchois frais enroulé en tempura dissimulant une délicieuse farce aux herbes, sur un trait de légumes à la provençale. Crousti-fondant !
UN MENU BLUFFANT DE CRÉATIVITÉ
Pour la suite, nous avons choisi le menu saveurs du marché avec entrée – plat – dessert à 32 €. Un menu gourmet qui se renouvelle régulièrement, en fonction des saisons et de l’humeur du chef. Toujours avec créativité et gourmandise, vous allez voir. Autre formule possible, un menu découverte plus haut de gamme autour du homard, à 55 €.
Pour attaquer le dîner, mon ami s’est régalé avec l’escalope de foie gras de canard fondante et cuite à la perfection, dorée et légèrement croustillante dessus-dessous. Elle était accompagnée d’un étonnant millefeuille de crêpes à la rhubarbe et céleri et de quelques framboises au vinaigre.
De mon côté, les rillettes de crabe n’étaient pas mal non plus dans leur genre. Avec brunoise de légumes, gelée de tomate, coulis courgette et avocat, huile d’herbes et pignons de pin, cette entrée m’a convaincu pour son incroyable association de textures et de saveurs !
A suivre, une échine de porc ibérique rosée (ça peut paraître surprenant, mais la viande était moelleuse et juteuse à souhait), rôtie aux palourdes bretonnes, avec ses frégolas au pistou. Osé, ce mélange terre et mer était exceptionnel ! D’autant que la sauce au chorizo, bien maîtrisée, valorisait à merveille toutes les composantes de l’assiette.
Si vous préférez le poisson, alors mon plat vous aurait sans doute plu. Il était composé d’un blanc de seiche snackée, d’un pavé de thon albacore mi-cuit (comme j’aime), de ravioles farcies aux encornets, le tout accompagné d’un cappuccino de fenouil et d’une sauce aux crustacés très goûteuse. Pour ces deux plats, les cuissons étaient justes et les quantités généreuses.
UN GRAND FINAL D’EXCEPTION
Et pour finir en beauté, un dessert bluffant signé par un talentueux chef pâtissier, Jérémy Cabioch. L’élu du jour ? Une ganache montée à la vanille assortie d’un sorbet kriek, confit de cerise griotte, sablé aux baies de genièvre et basilic au siphon.
Ce dessert était tellement esthétique qu’on osait à peine plonger notre cuillère. L’hésitation n’a duré que quelques micro secondes. Premier coup de cuillère, nouveau coup de coeur. Le mariage des cerises griottes avec les morceaux de sablé et les tuiles craquantes de nougatine au sésame était un bonheur.
Et ce qui rend cette dernière assiette étonnante, en cohérence avec le reste du menu, c’est aussi l’association de la bière à la cerise en sorbet acidulé avec la crème fondante au basilic. Parfumé et gourmand, ce dessert allie générosité et textures bien étudiées !
Pour résumer : Py revient à ses origines en proposant une cuisine inventive et surprenante, sans être pompeuse et toujours avec générosité. Et au regard du très bon rapport qualité – quantité – prix, cela en fait l’une de mes meilleures tables à Lyon !
Py restaurant
Site web
16 cours Vitton – 69006 Lyon
Tél : 04 78 52 71 30
Ouvert du mardi au samedi 12h-13h30 et 19h45-21h30
Menu entrée, plat et dessert à 23 € le midi en semaine – Menu Saveurs du marché à 32 € le soir – Menu découverte à 55 €