Au premier étage d’un immeuble chic de la presqu’île lyonnaise, près de la place Bellecour, le collectif Blast a installé sa ménagerie pendant 15 jours. Un endroit inattendu pour une exposition d’art urbain ! Sculptures en matière recyclée, dessins crayonnés, animation video, verre acrylique en 3D, aérosol sur bois… Bestiaire est une exposition animalière intrigante à voir jusqu’au 20 octobre !
BLAST ART : UN ÉTONNANT MÉLANGE DE STYLES
Mais d’abord, qui est Blast ? C’est un collectif d’artistes lyonnais né il y a 5 ans et qui réunit 3 grands art-chéologues aux parcours et styles différents :
- Kalouf, dont l’une des dernières réalisations est le gigantesque gorille sur l’ancienne façade du Novotel à la Part-Dieu. Sa spécialité ? Les fresques hors normes.
- Autre style, celui de Romain Lardanchet. Sa spécialité ? La mécamorphose, qu’il traduit sur des illustrations au trait précis et des sculptures imaginaires. Parmi ses créatures célèbres, le dinosaure en acier rouge à l’entrée du bâtiment Citroën dans le 7ème.
- Enfin, Julien Menzel, architecte de formation. Sa spécialité ? Les tableaux en pixel de verre acrylique, théâtralisés par de la lumière, et les installations lumineuses.
Ensemble, leur intention est d’étonner et de titiller notre imagination. Mission accomplie dans ce grand appartement d’une dizaine de pièces, aménagé en cabinet de curiosités. Dans leur bestiaire, on retrouve certaines œuvres du Zoo Art Show, mais aussi des nouveautés réunies autour d’une même thématique : les animaux.
DES SCULPTURES D’ANIMAUX EN MATIÈRE RECYCLÉE
Dans la première pièce, le cacatoès en plastique installé au centre capte l’attention. Près de la fenêtre ouverte, il semble être rentré pour nous faire passer un message. Quand on s’approche, on remarque qu’il est composé de couteaux et fourchettes plastiques. Ingénieuse idée de recycler ces couverts pour donner vie à ce bel animal.
Une oeuvre de Romain Lardanchet, qu’on retrouve dans la pièce suivante avec un lion robotique fait de carrosserie et gaines électriques, et un grand requin en lego un peu plus loin notamment. On retrouve aussi son travail sous forme de dessins d’animaux mécaniques dans d’autres pièces de l’appartement.
DES PORTRAITS PIXEL RÉVÉLÉS PAR LA LUMIÈRE
Dans cette expo, les 3 artistes ont fait un travail remarquable. J’ai particulièrement aimé celui de Julien Menzel, que j’avais découvert au Zoo Art Show 2 avec son éléphant rose et ses triangles lumineux. Sa façon de décomposer les animaux en petits morceaux de verre et de les mettre en valeur avec un éclairage bien pensé donne une dimension inédite à ses oeuvres.
En les mettant ainsi en relief, ses animaux prennent aussi vie à mesure qu’on les observe de profil et de face. L’un des plus bluffants est le toucan, avec l’ombre portée du bec sur le tableau blanc. L’hippocampe et le bouquetin font également partie de mes préférés.
UN CRI D’ALARME EN DIFFÉRENTES DIMENSIONS
Puisque la déforestation chasse les animaux, Kalouf leur donne refuge sur des panneaux de bois de récup. Ils donnent ainsi vie à une nouvelle jungle composée d’un gorille, d’un scarabée ou encore d’un jeune cerf innocent (mon préféré). Le contraste avec le cachet des lieux est saisissant.
Et si le message n’est pas assez clair, il utilise l’impression 3D pour démultiplier l’effet. Moins impressionnant que son rhinocéros au Zoo Art Show, mais tout aussi alarmant, son gorille en impression 3D. Prisonnier de son socle, il défend son existence avec un spray. Comme une mise en abyme de la fresque géante à la Part-Dieu.
Bestiaire #1
Site web
10 rue des Archers (1er étage) – 69001 Lyon
Ouvert mercredi 16h-20h / jeudi et vendredi 17h30-20h / samedi 15h-19h30
Du 4 au 20 octobre – Entrée libre
2 comments
Merci Fabien pour ce très bon article et tes magnifiques photos.
Merci, dommage que l’expo n’était que de courte durée. Passe un bon WE !